Nous vous présentons la Revue de Presse SENEF et Progisap. Cette revue de presse mensuelle est un condensé de toutes les actualités du secteur des services à la personne. Découvrez la revue de presse du mois de novembre.
Les besoins de nos aidants familiaux
Selon le Baromètre de la Fondation Médéric Alzheimer, 68 % des aidants en emploi jugent leur environnement professionnel bienveillant, mais peu en parlent à leurs collègues (11 %) ou à leur supérieur (7 %). La baisse de ces chiffres pourrait être liée à la généralisation du télétravail. Christine Tabuenca, directrice de la Fondation, insiste sur l’importance de libérer la parole des aidants et de mieux faire connaître les dispositifs d’aide, comme l’APA, méconnue par 60 % des Français.
Les aidants attendent davantage de soutien de la part des employeurs, notamment via des actions de sensibilisation, le don de congés ou une meilleure formation de la médecine du travail. La conciliation vie professionnelle et familiale est difficile pour 56 % des aidants, et 67 % pour ceux accompagnant des personnes ayant des troubles cognitifs. Ces derniers subissent des interruptions fréquentes (59 %) et une charge intense, impactant leur qualité de vie et leur santé.
En effet, 72 % des aidants ressentent fatigue et manque d’énergie, et 9 % consomment quotidiennement des médicaments contre l’anxiété ou la dépression, avec une nette dégradation depuis 2020. Les aidants de personnes ayant des troubles cognitifs sont particulièrement affectés, révélant un besoin urgent de soutien ciblé.
Avec près de 11 millions d’aidants en France, majoritairement des femmes, le vieillissement de la population fait de leur situation un enjeu de société majeur, dans une « société du care » décrite par le professeur Serge Guérin.
Budget 2025 : Le mot de la Fédésap
Après le rejet par l’Assemblée nationale du volet Recettes du projet de loi de finances 2025, le texte a été transmis au Sénat dans sa version initiale. La Fédésap, fédération des entreprises de Services à la Personne (SAP), alerte contre les tentatives d’économies inspirées du rapport de la Cour des comptes de mars 2024. Réduire les aides fiscales aux SAP risquerait de provoquer une explosion du travail dissimulé, une perte de pouvoir d’achat et une destruction massive d’emplois, tout en générant moins de recettes pour l’État.
Selon Frank Nataf, président de la Fédésap, les ménages continueront de recourir aux SAP même avec un cadre fiscal moins favorable, mais via des emplois non déclarés. Les propositions de modification, comme une hausse de la TVA ou une réduction des crédits d’impôt, nuiraient gravement à un secteur essentiel pour les personnes vulnérables et à faible revenu. Contrairement aux idées reçues, 39 % des utilisateurs des SAP sont non imposables, et 27 % des foyers concernés gagnent moins de 28 000 euros bruts par an.
Grâce à la généralisation du crédit d’impôt en 2017, ces services sont devenus accessibles aux ménages modestes, incluant des personnes âgées (42,3 % des utilisateurs). La Fédésap plaide pour préserver un dispositif qui crée des emplois, soutient les personnes vulnérables, et constitue un levier redistributif efficace. Modifier ce cadre fiscal serait une mesure néfaste et contre-productive.
Aidants : Quels sont les profils et leurs préoccupations ?
Une étude menée par Danone et Ipsos auprès de 1600 aidants en Europe révèle les nombreux défis auxquels ces derniers sont confrontés, notamment en matière de nutrition des proches malades. En France, 78 % des aidants observent des problèmes alimentaires chez leurs proches, mais seulement 39 % ont recours à la nutrition médicale pour y remédier. La charge des aidants est lourde, avec une moyenne de 5,5 tâches régulières, incluant soins médicaux, gestion administrative et coordination des traitements.
Points clés :
Profil des aidants :
- 87 % assurent des soins médicaux et la surveillance de la santé.
- Ils s’occupent majoritairement de proches atteints de cancers (61 %), maladies neurologiques (23 %), ou cardiaques (12 %).
- Plus de la moitié sont engagés depuis plus d’un an, et 16 % depuis plus de 5 ans.
Impacts sur leur vie :
- 76 % subissent des impacts professionnels, tels que baisse de productivité (22 %), réduction des heures de travail (21 %), ou perte d’emploi (12 %).
- Ils ressentent un fort stress émotionnel, amplifié par des préoccupations nutritionnelles (82 %).
Problèmes nutritionnels récurrents :
- Perte de poids (72 %), faiblesse musculaire (83 %), fatigue (86 %).
- Difficultés alimentaires : manque d’appétit (73 %), troubles de la déglutition (43 %), nausées (49 %).
Besoins exprimés :
- 82 % souhaitent davantage de ressources, comme des guides pratiques, des applications mobiles ou des formations en ligne.
- L’accompagnement par des professionnels de santé et des outils éducatifs sont particulièrement demandés.
Les aidants assument un rôle indispensable mais épuisant, combinant soins physiques, soutien émotionnel, et gestion complexe. Pour alléger leur fardeau, il est essentiel de leur fournir des solutions pratiques, des outils technologiques, et un accompagnement professionnel adapté à leurs besoins spécifiques
Les investissements pour améliorer le cadre de vie ds
Face au vieillissement accéléré de la population française, l’État, la CNSA et l’Assurance retraite investissent massivement dans les résidences autonomie, une alternative aux EHPAD et au domicile. Depuis 2021, plus de 130 millions d’euros ont été engagés pour créer de nouvelles places et rénover les logements existants, en particulier dans les départements sous-équipés et les territoires d’outre-mer où ces structures sont inexistantes.
Principales initiatives :
- Création de nouvelles places :
- 2 398 places financées en 2022 (12,1 millions €), 1 755 en 2023 (9 millions €), et 15 millions € prévus en 2024.
- Exemple : la Loire-Atlantique, sous-dotée, prévoit 1 000 nouvelles places, dont 44 à Orvault via un projet subventionné à hauteur de 720 000 €.
- Amélioration des résidences existantes :
- 26 000 logements rénovés ou équipés entre 2021 et 2024 grâce au Ségur de la Santé et aux fonds européens.
- Travaux variés : remplacement du mobilier, rénovation des parties communes, modernisation des équipements (bacs à douche, ascenseurs), et création de lieux conviviaux, comme à Rennes ou Périgueux.
- Projets innovants :
- Création de tiers-lieux pour favoriser les interactions sociales et répondre aux besoins locaux. Exemple : la résidence Wilson à Périgueux, financée à hauteur de 70 000 €, propose des activités intergénérationnelles et des services numériques.
Perspectives :
D’ici 2026, plus de 7 000 nouvelles places seront livrées. Offrant aux personnes âgées, notamment à revenus modestes, un cadre de vie sécurisé, adapté et favorisant le lien social. Cette politique d’investissement répond à l’urgence démographique tout en améliorant le bien-être des résidents et des professionnels.
Pour découvrir la revue de presse du mois d’octobre, c’est ici que ça se passe.